La méditation est un des arts majeurs dans la vie, peut-être «l'art suprême», et on ne peut l'apprendre de personne: c'est sa beauté. Il n'a pas de technique, donc pas d’autorité. Lorsque vous apprenez à vous connaître, observez-vous, observez la façon dont vous marchez, dont vous mangez, ce que vous dites, les commérages, la haine, la jalousie —être conscients de tout cela en vous, sans option, fait partie de la méditation.
La méditation ne consiste pas à suivre un système; ce n'est pas une constante répétition ou imitation; ce n'est pas une concentration. Une des méthodes favorites de certaines personnes qui enseignent la méditation est d'insister auprès de leurs élèves sur la nécessité de se concentrer, c'est-à-dire de fixer leur esprit sur une pensée et d'expulser toutes les autres. C'est la chose la plus stupide, la plus nocive que puisse faire n'importe quel écolier, lorsqu'on l'y oblige. Cela veut dire que pendant tout ce temps on est le lieu d'un combat entre la volonté insistante de se concentrer et l'esprit qui vagabonde, tandis qu'il faudrait être attentif à tous les mouvements de la pensée, partout où elle va. Lorsque votre esprit erre à l'aventure, c'est que vous êtes intéressé par autre chose que ce que vous faites.
La méditation consiste à être conscient de chaque pensée, de chaque sentiment; à ne jamais les juger en bien ou en mal, mais à les observer et à se mouvoir avec eux. En cet état d'observation, on commence à comprendre tout le mouvement du penser et du sentir. De cette lucidité naît le silence.
Celui qui voit le multiple va d'une mort à une autre mort.
En général nous avons des possessions parce qu'en dehors d'elles nous n'avons rien : nous sommes des coques vides, nous ne possédons pas. Nous remplissons nos vies de meubles, de musique, de connaissances, de ceci ou cela. Et cette coque fait beaucoup de bruit, et ce bruit nous l'appelons vivre, et avec cela nous sommes satisfaits.
L'acceptation d'une croyance n'est-elle pas un couvercle mis sur cette peur, sur cette peur de n'être rien du tout, d'être vide ? Et pourtant un récipient n'est utilisable que lorsqu'il est vide et un esprit qui est rempli de croyances, de dogmes, d'affirmations, de citations est en vérité un esprit stérile, une machine à répétition.
L'amour n'est pas dans le champ de l'ego.
Là où est l'amour, le moi n'est pas.
Il n'y a pas de méthode pour se connaître. Notre compréhension n'est pas un résultat; elle consiste à se voir, d'instant en instant, dans le miroir des rapports que l'on entretient avec les personnes, les choses, les possessions, les idées.
Si nous voulons changer les conditions existantes, nous devons d'abord nous transformer nous-mêmes, c'est-à-dire devenir conscients de nos actions, de nos pensées, de nos sentiments dans notre vie quotidienne.
La peur est une souffrance.
La peur est la non-acceptation de ce qui " est "..
La peur n'existe que par rapport à quelque chose.
C'est l'esprit qui crée la peur.
Seule la connaissance de soi peut vous affranchir de la peur.
La connaissance de soi est le commencement de la sagesse et la fin de la peur.
A la lumière du silence tous les problèmes se dissolvent.
Vous divisez la vie en ce qui est sacré et ce qui ne l'est pas, en ce qui est immoral et ce qui est moral. Cette division engendre des malheurs et de la violence. Tout est sacré ou rien n'est sacré.
La méditation n'est pas une activité dans l'isolement, mais une action dans la vie quotidienne, faite de coopération, de sensibilité et d'intelligence.
Méditer, c'est se vider du connu.
Le connu est le passé.
Je n'agis pas en tant que gourou; car, tout d'abord, je ne vous apporte aucune consolation; je ne vous dis pas ce que vous devriez faire; je ne fais que vous montrer quelque chose que vous êtes libre d'accepter ou de refuser. La vérité ne peut vous être donnée par personne. Il vous faut la découvrir. La compréhension vient avec la perception de ce qui " est ". Parvenir à cet état où l'on perçoit instantanément la vérité est possible, et c'est la seule voie.
La vérité nait lorsqu'il y a cessation complète de la pensée; et la pensée ne disparaît que lorsque le moi est absent.
La pensée n'est jamais innocente.
La méditation met fin à la pensée, mais non par l'action de celui qui médite, car celui qui médite n'est autre que la méditation.
La mort que provoque la méditation est l'immortalité du neuf.
Le neuf n'est pas dans le champ de la pensée, et la méditation est le silence de la pensée.
Jiddu Krishnamurti